NEGAR, Newsletter 15 juin 2023NUMERO SPECIAL - Rapport du CONSEIL DE SECURITE DE L'ONU S/2023/370 téléchargeable en cliquant ici Quatorzième rapport de l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions, présenté en application de la résolution 2665 (2022) du Conseil de sécurité concernant les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées dans la menace qu’ils constituent pour la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan Résumé Les Taliban, qui sont l’autorité de facto en l’Afghanistan sous l’égide de Hibatullah Akhundzada, sont revenus aux politiques d’exclusion, autocratiques et centrées sur les Pachtounes de l’administration talibane de la fin des années 1990. Certaines dissensions sont visibles au sein de la direction talibane, mais les Taliban donnent la priorité à l’unité et à l’autorité du « commandeur des croyants » (Amir al-Mouminine), qui va en grandissant : la cohésion sera probablement maintenue au cours des deux prochaines années. Hibatullah a fièrement résisté aux pressions extérieures qui l’incitaient à modérer sa politique. Rien n’indique que d’autres chefs talibans basés à Kaboul puissent influencer la politique de manière sensible. Il n’y a guère de perspectives de changement à court ou à moyen terme. Le lien entre les Taliban et aussi bien Al-Qaida que Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) reste fort et symbiotique. Divers groupes terroristes jouissent d’une plus grande liberté de manœuvre sous les autorités talibanes de facto. Ils tirent parti de cette situation, et la menace terroriste s’accroît tant en Afghanistan que dans la région. Bien qu’ils se soient efforcés de réduire la stature de ces groupes et qu’ils aient mené des opérations contre l’État islamique d’Iraq et du Levant – Province de Khorasan (EIIL-K), les Taliban n’ont généralement pas respecté les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme énoncées dans l’Accord pour l’instauration de la paix en Afghanistan entre les États-Unis d’Amérique et les Taliban. Certains éléments laissent penser qu’Al-Qaida est en train de reconstituer ses capacités opérationnelles, que le TTP lance des attaques au Pakistan avec le soutien des Taliban, que des groupes de combattants terroristes étrangers projettent une menace au-delà des frontières de l’Afghanistan et que les opérations de l’EIIL-K deviennent plus sophistiquées et plus meurtrières (voire plus nombreuses). Il est trop tôt pour juger de l’impact du décret publié en avril 2022 par le Taliban pour interdire la culture du pavot. À ce stade, les prix ont augmenté, à l’instar de la production de méthamphétamine, plus rentable. Des membres clés des Taliban restent étroitement associés à la production et au trafic. Les autorités talibanes de facto ont obtenu quelques résultats pour ce qui est de générer des recettes et en matière de gestion budgétaire, mais les données sur les dépenses sont rares et opaques. L’efficacité du régime de sanctions semble mitigée. Il n’y a guère de raisons de penser que les sanctions ont une incidence marquée sur les décisions prises par Hibatullah, mais leur levée est une demande constante des Taliban dans leurs échanges avec les États Membres. 23-08336 3/30 S/2023/370 La grande disponibilité et la prolifération généralisées des armes et du matériel qui se trouvent déjà en Afghanistan hypothèquent l’embargo sur les armes. Un certain nombre de dérogations à l’interdiction de voyager ont été demandées depuis l’expiration de la dérogation collective accordée aux Taliban en août 2022, mais les informations concernant les voyages non autorisés et les demandes présentées tardivement sont préoccupantes.
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