NEGAR, soutien aux femmes d'Afghanistan
Revue de Presse de NEGAR
Début de scission entre deux groupes de talibans ?
Les articles ci-dessous décrivent les luttes intestines du régime taliban. Le deuxième article de Sabawoon Samim édité par Kate Clark pour Afghanistan Analysts Network nous éclaire sur la genèse idéologique des talibans, et met en lumière le schisme grandissant entre les élites talibanes. Les récentes décisions radicales prises par certains dirigeants actuels dénotent la volonté de prendre le leadership du mouvement tout entier. Plus la lutte entre les clans grandit, plus leurs décisions se radicalisent, jusqu'à interdire les femmes d'aller prier dans les mosquées, décision unique dans le monde musulman.
Et c'est ainsi qu'à Jowzjan et Balkh dans le Nord, certaines écoles sont restées ouvertes pour les filles, assorties bien sûr de contraintes vestimentaires n'ayant rien à voir avec la tradition afghane.
A contrario , à Kaboul et dans d'autres provinces du Sud, les écoles privées restées ouvertes jusqu'à présent ont reçu l'ordre de ne plus recevoir les filles de plus de douze ans.
Menacés par l'ISIS Khorasan, le Front national de la Résistance d'Ahmad Massoud et les éléments plus ouverts du mouvement taliban, les dirigeants historiques des talibans sous la férule d’Haibatullah Akhunzada renforcent leur vision mortifère d'un islam ultra rigoriste, dont les principales victimes sont les Afghans, et plus particulièrement les femmes et les filles de tout âge (lire l'article de Marie Eve Bedard ci-dessous).
La vente des fillettes pour régler des dettes ou simplement acheter de quoi manger prend des proportions inquiétantes et jamais égalées, qui traduit l'extrême misère de toutes les familles privées de leurs anciens emplois au sein de l'ancien gouvernement, de la privation par les talibans d'une partie de l'aide détournée au profit de leur réseau, ou des conditions économiques catastrophiques découlant de l'installation du régime taliban.

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Intelligence Online
Selon nos informations, une réunion réunissant les grands caciques talibans, tenue le 2 juin à Kaboul, a confirmé l'émergence d'une ligne de fracture latente au sein du mouvement (IO du 01/10/21). Les partisans du réseau Haqqani - pourtant originellement le plus radical - critiquent le système de gouvernance religieux et l'isolement international de l'Emirat islamique. Ils iraient même jusqu'à menacer d'étendre, sous leur propre houlette et avec l'appui de l’Inter-Services Intelligence (ISI, IO du 14/09/21) pakistanais, leur emprise militaire dans l'est de l'Afghanistan.
Réunion houleuse
A la tête du réseau responsable des attaques les plus importantes contre les forces américaines et feu le gouvernement d’Ashraf Ghani, Sirajuddin Haqqani - ministre de l'intérieur de l'exécutif taliban - semble désormais converti aux arguments de la realpolitik, critiquant amèrement l'instauration de la charia ou encore de la police religieuse rattachée au ministère de la vertu et du vice - précédemment ministère du droit des femmes.
Il a ainsi vivement exprimé, le 2 juin, son opposition à ces mesures jugées contre-productives pour l'épanouissement du projet taliban aux côtés des fidèles de son clan, dont son oncle et ministre des réfugiés, Khalil-Un-Rahman Haqqani, et son frère et ancien négociateur à Doha, Anas Haqqani. A tel point que, même le proche du ministre de la défense - fils du Mollah Omar - Mohammed Yaqoub, Mawlawi Latifullah Hakimi, et le vice-ministre des affaires étrangères, Shir Mohammed Abbas Stanikzai, se sont joints au mouvement sécessionniste émergent.
Face à ce clan prompt à faire état de l'impasse dans laquelle se trouve l'Afghanistan taliban - narcotrafic, paupérisation, insécurité -, la troïka plus fondamentaliste issue du bastion de Kandahar reste toujours ferme sur ses positions. Celle-ci est conduite par le chef suprême du mouvement, Haibatullah Akhunzada, le premier ministre Mohammed Hassan Akhund, ainsi que son adjoint et ancien négociateur en chef à Doha, Abdul Ghani Baradar.
Le cavalier seul des Haqqani ?
Originaire de l'est de l'Afghanistan, d'une région frontalière du Pakistan, le réseau Haqqani est resté proche d'Islamabad en dépit de sa critique croissante du mouvement taliban depuis sa prise de Kaboul le 15 août 2021 (IO du 05/05/22).
Sirajuddin Haqqani n'exclut plus désormais une autonomisation de son clan, qui recruterait dans sa région natale, et sur le territoire pakistanais, de nouveaux combattants. Et ce afin de former, avec l'appui de l'armée et d'instructeurs pakistanais, de nouvelles unités d'élite sur le modèle de la brigade Badri 313, actuellement chargée de sécuriser l'aéroport de Kaboul.


Policing Public Morality: Debates on promoting virtue and preventing vice in the Taleban’s second Emirate - Afghanistan Analysts Network -
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Débordant de cris sans voix

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