A l’initiative de Negar, Conférence de presse Bonn 2

Bonn, 4 décembre 2011

( avec 3 invitées afghanes venant d’Afghanistan )

Action de NEGAR subventionnée par l’ambassade de France de Kaboul

Sachant que le corps des femmes, leur rôle politique et social, leurs niveaux de connaissance et d’éducation, et même leur façon de s’habiller, sont des phénomènes politiques ; ils expriment et déterminent les tendances politiques et idéologiques de l’Afghanistan du présent et de l’avenir.

 

Après la Conférence de Londres où le président Karzai s’était manifesté pour la réintégration des talibans, des groupes mafieux à la tête du trafic de drogue ont organisé une propagande à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afghanistan en faveur des Talibans, satisfaisant ainsi la politique du Pakistan et la volonté britannique. La conférence de Bonn du 5 décembre 2011 était une autre étape décisive pour l’avenir de l’Afghanistan.

En réaction à cette volonté de réintégration des Talibans, du groupe Haqani et d’autres…, NEGAR s’est mobilisée à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afghanistan en diffusant la Résolution de Kaboul de 2010, en participant à des colloques, des conférences, des débats, et en intervenant dans la presse.

Entre autres, Shoukria s’est rendue à l’ONU du 3 au 8 mars 2011, dans le cadre de Pékin + 15 et de la Conférence annuelle sur les violences faites aux femmes.

En marge de ces évènements aux Nations-Unies, NEGAR a organisé avec Anne-Marie Lizin (ex-présidente du Sénat belge) une conférence de presse à l’ONU, le 6 mars 2011, sur le retrait des troupes étrangères d’Afghanistan, et l’avenir des femmes afghanes.

NEGAR a aussi participé à la conférence des droits de l’Homme de Nantes (juin 2011), et à d’autres actions.

A l’intérieur, il y avait aussi la nécessité de mobiliser les forces démocrates et les supporters des droits des femmes pour faire entendre la voix de la société civile afghane, en lançant le Mouvement National des Femmes Afghanes, qui a abouti à la Conférence de Kaboul le 14 novembre 2011, où a été rédigé et adopté le Manifeste « Le ras-le-bol de la Femme Afghane ». Celui-ci, joint à la Déclaration des Droits Fondamentaux de la Femme Afghane, a été adressé aux politiques et aux féministes de l’intérieur et de l’extérieur de l’Afghanistan, en les mettant face à leurs responsabilités et à leurs engagements en faveur des droits des femmes.

Ce Mouvement National des Femmes Afghanes dont NEGAR faisait partie avait ensuite décidé d’organiser une conférence de presse à Bonn la veille de la conférence de Bonn 2, comme NEGAR l’avait organisée en décembre 2001 lors de la Conférence de Bonn 1 avec Mmes Emma Bonino et Anne-Marie Lizin (alors présidente du Sénat belge).

A cet effet, Constance Borde, vice-présidente de NEGAR, et Geneviève Couraud, secrétaire générale, ont contacté de nouveau Anne-Marie Lizin, présidente déléguée du Sénat belge, et notre amie Patricia Lalonde, collaboratrice et sympathisante de l’association, de façon à trouver un lieu pour cette conférence de presse ; la date retenue était le 4 décembre.

Anne-Marie Lizin et Constance Borde se sont mises en contact avec Mme Verveer, du State Department américain, ambassadrice itinérante du droit des femmes dans le monde auprès de Hillary Clinton, qui accepta l’idée de cette conférence et de se mobiliser pour trouver un lieu pour son déroulement.

Elles ont alors demandé à Shoukria Haidar et à d’autres responsables de NEGAR si elles acceptaient la participation d’autres femmes afghanes présentes à Bonn, membres du Afghan Women’s Network.

Naturellement, la réponse était positive, non seulement pour Afghan Women’s Network, mais aussi pour d’autres groupes de femmes afghanes.

Objectifs de la conférence de presse à Bonn :

Jusqu’au dernier moment, la question essentielle de la Conférence de Bonn 2 concernait la participation d’une délégation de talibans, du groupe Haqani et d’autres, et de favoriser leur place politique en Afghanistan.

Donc notre objectif était d’organiser, en marge de la Conférence de Bonn 2, une conférence de presse spécifique sur la question et la place des femmes en Afghanistan, intitulée « Le ras -le – Bol de la Femme Afghane, avec quelques personnalités politiques afghanes et mondiales, pour exprimer la voix et la volonté des femmes et de la société civile afghane.

Même si le 4 décembre le déroulement de la conférence de presse a pris une tournure un peu différente par l’intention de Mme Verveer, qui l’appelait « son panel », et l’organisait différemment de ce que nous avions prévu, l’objectif principal d’une conférence de presse en marge et la veille de la conférence de Bonn 2, traitant d’une manière claire la question des femmes afghanes, était atteint.

A cette occasion, comme prévu, avant, pendant et après la conférence de presse, NEGAR a diffusé au maximum le Manifeste « Le ras – le – Bol de la Femme Afghane », pour informer et sensibiliser les délégations des pays participants et la presse internationale, sur la volonté des femmes et de la société civile

Les personnes présentes à cette conférence :

Shoukria Haidar, présidente de NEGAR,

Constance Borde, vice-présidente,

Chantal Véron, trésorière,

Mme Gulalai Akbari, sénatrice, invitée, venant de Kaboul,

Mme Fawzia Raufi, députée, invitée, venant de Kaboul,

Mme Malika Popal, activiste-féministe, invitée, venant de Kaboul,

Patricia Lalonde, présidente de Mewa et sympathisante de NEGAR,

Anne-Marie Lizin, présidente déléguée du Sénat belge,

Mme Verveer, du State Department américain, ambassadrice itinérante des droits des femmes dans le monde auprès de Hilary Clinton,

Des membres du Afghan Women’s Network,

Arès Haidar, représentant la société civile afghane,

Le groupe de 5 jeunes Afghans, sympathisants de NEGAR, venus de France,

Le groupe de 5 jeunes Afghans venus d’Allemagne, de Suède et de Belgique,

La presse présente à cette conférence :

RFI, mobilisé par NEGAR

Deutsch Valley, mobilisé par NEGAR

La presse écrite afghane, mobilisée par NEGAR

Françoise Causse, sympathisante de NEGAR, qui accompagnait l’équipe.

Les mobilisations des forces démocratiques et des féministes à travers le monde, entre autres les nôtres, ont porté leurs fruits, et ont pu influencer le déroulement, le caractère et la finalité de la conférence de Bonn 2.

Le Pakistan a refusé de participer, et il n’était plus question de l’invitation des Talibans, du groupe Haqani et autres à cette conférence.

La conférence de Bonn 2 a pris une tournure économique pour les années à venir de l’Afghanistan, non pas politique.

Par conséquent, les résultats de la conférence de Bonn dans leur globalité, en faveur des droits des femmes et de la démocratie en Afghanistan, étaient positifs, et nous sommes satisfaites.

Il reste maintenant des difficultés à surmonter jusqu’en 2014 ; après le départ des armées étrangères qui ont permis 12 ans de développement économique, social et éducatif en Afghanistan pour les filles et les garçons, une étape décisive s’annonce pour l’avenir. Donc la lutte continue.