Halte à l’escalade de la barbarie

MARSEILLE 26 septembre 2025

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Avec Femmes Solidaires Marseille et Nathalie Tessier, adjointe aux froits des femmes de Marseille

Sous le tchadri, Sylvie Orsini

La Marseillaise

Depuis Marseille : un cri d’alarme pour les femmes afghanes

Un article de La Marseillaise qui relaie l’appel lancé à Marseille en soutien aux femmes afghanes.

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ACTION DE SOLIDARITÉ AVEC LES FEMMES AFGHANES

PERFORMANCE PARC CHANOT, MARSEILLE

27 septembre 2025 (12-14h)

Partie I. Prise de parole à 2 voix + une 3ᵉ voix (en bleu)

VOIX 1. Aujourd’hui, à 7 h de vol de Marseille, des femmes ne peuvent plus sortir de chez elles qu’à condition d’être accompagnées d’un homme de leur famille, d’être entièrement recouvertes, le visage masqué. Chaque jour depuis 4 ans s’ajoute un interdit ou une restriction à leur visibilité, à leur liberté à leur droit d’exister.

C’est en Afghanistan, dans un pays soumis à la dictature terroriste la plus inhumaine, la plus absurde, celle des taliban.

Récemment, un taliban a déclaré que pour voir, les femmes n’avaient besoin que d’un seul œil, de façon à imposer un strict port du voile intégral, un autre a dit que les femmes n’avaient pas besoin d’ouvrir la bouche en public, elles ne s’exprimeraient plus que par signes. Et ces injonctions sont devenues la règle dans certains départements, avant de diffuser dans le pays tout entier.

Lors du séisme de Kuz Kunar le 20 septembre, les équipes de secours n’ont pu sortir les femmes des décombres, car il était interdit aux hommes de les toucher en raison des règles édictées par la charia, ils les ont laissées crier dans les décombres, et les ont empêchées d’accéder aux soins dans les villages sinistrés ou à l’hôpital.

C’est à 7 h de vol de Marseille, c’est en Afghanistan.

NON A LA RECONNAISSANCE DES TALIBAN

A celles qui ont résisté et manifesté, qui ont osé dénoncer la répression, et qui criaient TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ, parce que privées de travail, elles avaient faim et leurs enfants aussi, les taliban ont répondu avec une violence inouïe. Arrestations et détentions arbitraires, actes de tortures physiques et psychologiques, disparitions forcées, meurtres, viols et violences…

C’est à 7h de vol de Marseille, c’est en Afghanistan.

VOIX 2. Pendant que des femmes sont enfermées vivantes sous le linceul de leurs tchadris, exclues de l’école, du travail, de l’espace public, du monde, en France, nous nous taisons.

Plus aucune mobilisation d’ampleur, plus aucune prise de parole politique à la hauteur. Le monde entier laisse faire. Le monde entier laisse disparaître les femmes d’Afghanistan.

Pourtant les témoignages ne manquent pas : « La plus grave crise des droits des femmes au monde est en train de se banaliser », dit depuis Kaboul la représentante d’ONU Femmes.

C’est pourquoi aujourd’hui, ensemble, nous sommes réunies pour cette performance en soutien à nos sœurs afghanes : nous cachons un de nos yeux, comme un décret stupide les y oblige, pour interpeller chacun et chacune de vous.

C’est un appel. Un appel à regarder. Un appel à voir et à comprendre ce qui se passe à 7h d’avion de nous. Voyez ce que fait de n’avoir plus qu’un œil !

Les femmes afghanes subissent aujourd’hui un effacement pur et simple.

« Le système institutionnalisé d’oppression fondée sur le genre mis en place par les talibans est si grave qu’il constitue un crime contre l’humanité » reconnaît la cour de justice de l’Europe.

C’est un GYNOCIDE !

Notre action ne vise pas une religion en particulier, mais dénonce une réalité : des femmes sont aujourd’hui emprisonnées sous des voiles intégraux, sous des prétextes religieux. Ce tchadri est le symbole extrême d’un système de contrôle et de domination.

Nous refusons que les afghanes soient oubliées.

Tolérer cela au nom de la tradition ou de la religion, ce n’est pas du respect, c’est nous rendre complices !

Refuser que des femmes soient effacées, invisibilisées, privées d’éducation, de travail, de liberté, c’est être féministe. Aucune croyance, aucune idéologie, aucune culture ne justifie l’oppression des femmes. Notre solidarité est avec celles que l’on persécute et que l’on extermine.

Nous n’acceptons pas cet apartheid sexuel. Nous dénonçons ce gynocide.

NON A LA RECONNAISSANCE DES TALIBAN

Et merci aux Amazones d’Avignon d’avoir initié ces actions !

Partie II à plusieurs voix

Chaque paragraphe est lu par une voix différente. Il faut 10 voix.
Tout le monde reprend « Travail, Pain, Liberté » et « NON à la reconnaissance des taliban »

VOIX 1. Un œil ne suffit pas. Nous voulons voir, nous voulons que le monde voie les femmes et que les femmes voient le monde. Les femmes ont le droit d’exister. Elles ont droit à une vie libre, pour elles-mêmes. Elles ont le droit de sentir le soleil sur leur peau et le vent dans leurs cheveux.

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

En Afghanistan, les talibans n’ont pas seulement repris le pouvoir en 2021 : ils l’ont transformé en machine à broyer les femmes. Voici la liste — non exhaustive mais accablante — des interdictions qu’ils leur imposent.

VOIX 2 — Éducation. Les talibans les filles sont interdites d’école à partir de 12 ans. Les écoles, les universités, les bibliothèques leur sont fermées. Les ouvrages écrits par des femmes sont supprimés des bibliothèques des universités. Être née fille en Afghanistan, c’est être condamnée à l’ignorance. Et l’ignorance, c’est l’arme des dictateurs.

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

VOIX 3 — Travail. Les Talibans les veulent pauvres, dépendantes, invisibles. Ils leur interdisent de travailler, de soigner, d’enseigner. Ils les privent de revenus, et donc de liberté. Le patriarcat taliban les veut soumises, à genoux, silencieuses. Une femme libre fait peur — alors ils tentent de l’effacer.

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

VOIX 4 — Espace public. Les talibans en font une prison à ciel ouvert. Les femmes afghanes ne peuvent plus sortir seules, ni voyager, ni aller au hammam. Les parcs, les routes, les taxis leur sont interdits. Chaque pas est suspect, chaque sortie est une transgression. Leur monde se rétrécit à la taille d’une cage.

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

VOIX 5 — Vie domestique. Même chez elles, les talibans les contrôlent. Ils leur font couvrir leurs fenêtres, taire leur voix. La maison devient une prison. Même entre leurs murs, elles n’ont pas de paix. Le patriarcat taliban les veut invisibles et silencieuses jusque dans leur foyer.

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

VOIX 6 — Apparence. Les talibans criminalisent chaque centimètre de peau. Ils ont rendu la burqa ou le tchadri obligatoire. Pas de couleurs, pas de blanc, pas de maquillage, pas de cheveux visibles. Leur féminité devient une faute. Leur corps, une menace. Leur simple présence dérange — alors ils les bâillonnent de tissu.

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

VOIX 7 — Santé. Les Talibans leur interdisent de se soigner. Les fillettes sont mariées et violées avant même leur puberté. La grossesse de ces enfants entraîne leur mort ou des mutilations irréversibles. Les femmes et les filles n’ont plus accès aux soins. Les études de sage-femmes sont interdites, les femmes médecins sont parties en exil. Les médecins hommes n’ont pas le droit de les soigner. Ils leur interdisent d’aller à l’hôpital sans homme, y compris pour accoucher.

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

VOIX 8 — Culture et expression. Les Talibans effacent les femmes. Elles n’ont plus le droit de chanter, de jouer, de créer, de témoigner. Leurs voix sont interdites, leurs visages effacés. Leur parole fait trembler ceux qui les oppriment. Une femme qui parle, c’est déjà une révolution.

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

VOIX 9 — Droits. Les talibans veulent les rayer du monde. Plus de ministère, plus de représentation, plus de droit, plus de Constitution, plus de lois. Les femmes n’ont plus le droit de se réunir, ni de parler entre elles. Celles qui protestent sont emprisonnées, dans leurs prisons les gardiens sont des hommes. Certaines disparaissent.

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

VOIX 10. Nous, femmes de France, affirmons notre solidarité et notre sororité avec les femmes d’Afghanistan. Car nous savons que chaque regard qu’elles lèvent est un acte de résistance.

« Toutes les ténèbres du monde ne peuvent souffler la flamme d’une seule petite bougie. »

TRAVAIL, PAIN, LIBERTÉ

NON A LA RECONNAISSANCE DES TALIBAN